Carnet de voyage : retour de Madagascar
2024
Voyage à la source de la vanille, du clou de girofle, du poivre vert salé des côtes, de la baie rose et du poivre voatsiperifery...
Surnommée « l’île rouge » pour ses terres latéritiques, Madagascar est un trésor de biodiversité et un paradis pour les botanistes.
Avec près de 80 % de plantes endémiques, son écosystème unique offre une flore d’une richesse sans pareil. En matière d’épices, on y retrouve notamment la célèbre vanille, le poivre, le clou de girofle et la cannelle. L'île se distingue également par ses baobabs majestueux, aux troncs épais et aux branches ressemblant à des racines tournées vers le ciel, et par ses orchidées exotiques, aux couleurs vives et aux formes intrigantes.
Explorer Madagascar, c'est donc plonger dans un monde où la nature est reine, offrant un laboratoire vivant pour la science et un paradis pour les amateurs d'épices et de plantes rares.
Population : environ 25,7 millions d'habitants (recensement 2018).
Superficie : 587 295 km².
Capitale : Antananarivo (Tananarive, environ 2 millions d'habitants).
Langues officielles : malgache et français.
Monnaie : l'ariary.
Superficie : 587 295 km².
Capitale : Antananarivo (Tananarive, environ 2 millions d'habitants).
Langues officielles : malgache et français.
Monnaie : l'ariary.
Signes particuliers :
• 5e plus grande île du monde
• 4 800 km de côtes
• 2e barrière de corail
• 5 grands lacs, une trentaine de fleuves, 3 sites de tsingy
• 5e plus grande île du monde
• 4 800 km de côtes
• 2e barrière de corail
• 5 grands lacs, une trentaine de fleuves, 3 sites de tsingy
La Sava, royaume de la vanille
La Sava est l’une des 23 régions de l’île, dont le nom est l’acronyme formé à partir de ceux de ses 4 districts : Sambava, Antalaha, Vohemar et Andapa. La région est située au Nord-Est de Madagascar. C’est ici qu’est cultivée la précieuse vanille et que nous commençons notre périple.
Partez à la rencontre des marieuses de vanille
Dans les villages reculés de la province de Toamasina
Nous ne comptons plus le nombre de rizières longées, le nombre de rivières traversées, le nombre de collines escaladées. Après plusieurs heures de marche sur les sentiers escarpés de la province de Toamasina, nous sommes récompensés par un accueil extraordinaire dans les villages les plus reculés de l’île.
Véritable animal totem de Madagascar, se voir offrir un zébu en guise de remerciement est la plus haute forme de reconnaissance. Vous imaginez notre embarras lorsque nous avons dû décliner l’offrande par manque certain d’arguments pour convaincre le pilote de l’avion retour à charger l’animal dans la soute...
Heureusement l’affront est vite pardonné dans un grand éclat de rire et par l’acceptation de quelques gousses de vanille en échange.
Heureusement l’affront est vite pardonné dans un grand éclat de rire et par l’acceptation de quelques gousses de vanille en échange.
Le clou de girofle au cœur de la vie de village
Il règne ici une légèreté et une bonne humeur communicative. Les familles s’affairent au tri des clous de girofle. C’est aussi un moment d’échange entre voisins. On se raconte les dernières nouvelles et on débat sur les récoltes en cours.
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Sur les côtes, le "poivre vert salé"
Dans la même région, le long de la côte Est de l’océan indien, est cultivé et produit le poivre vert salé des côtes. Ce poivre est récolté à la main lorsque les grappes sont immatures. La récolte s’étend de février à mai. Toutes les étapes de production sont entièrement manuelles et assurées par les mains expertes des villageoises malgaches.
Le poivre vert est d’abord mis en saumure, puis séché. Cela donne un grain croquant et corsé qui peut se grignoter comme une cacahuète pimentée. Il se distingue des traditionnels poivres verts (lyophilisés et déshydratés) par sa texture, son piquant et son goût salé.
La région d'Anôsy et la baie rose
Nous traversons les terres en direction du littoral de l’extrême sud du pays et de la ville de Fort-Dauphin, dans une région nommée Anôsy. C’est ici que nous avons rendez-vous avec nos amis producteurs de baie rose.
Nous apprenons que la récolte qui vient de se clôturer a été tout bonnement exceptionnelle ! Les baies ont poussé en profusion et elles ont pu être cueillies à maturité assurant une qualité optimale. La qualité de la baie rose se reconnait à sa forme arrondie, son aspect lisse et régulier mais surtout à sa teinte d’un rouge/rose vif et brillant.
En savoir plus sur la baie rose
Le poivre Voatsiperifery, le discret roi des forêts
Le poivre voatsiperifery tient son nom du malgache « voa » signifiant « fruit » et « tsiperifery », « plante ». Cette liane pousse à l’état spontané sur des arbres de la forêt tropicale, dans les régions chaudes et humides de l’Est de l’île. Le poivre voatsiperifery se cache au cœur de la forêt et les cueilleurs, à l’instar de nos chasseurs de champignons, garde secret leurs « bons coins ».
Sa récolte annuelle, intégralement manuelle, est délicate car les lianes qui montent jusqu’à trente mètres de hauteur sont parfois inaccessibles. Le fruit est cueilli de juin à août (dix kilogrammes de fruits frais donnent un kilogramme de poivre séché), puis il est trié et calibré à la main. La couleur rouge sombre du fruit séché est le signe d’une maturité optimale lors de la récolte, et donc synonyme de qualité.
Ce poivre sauvage est souvent confondu avec le cubèbe, ce qui lui vaut le nom de « cubèbe du pays » à Madagascar.
La multiplication des cueillettes illégales ; l’absence d’accès aux énergies dans ces régions, obligeant les habitants à avoir recours au bois pour se chauffer et cuisiner ; la méthode de culture sur brulis, également très répandue dans les plantations de manioc et les rizières qui constituent la principale source d’alimentation ; sont les principales causes de la déforestation.
Dans ce contexte la valorisation du poivre voatsiperifery apparaît comme un rempart face à la destruction de la forêt. Car pour pousser, les lianes ont nécessairement besoin d’évoluer en milieu forestier dense. Nous avons donc bâti avec nos partenaires une filière durable avec des pratiques vertueuses de récolte. La récolte est particulièrement contrôlée et régulée par le gouvernement malgache. Chaque zone de récolte est précisément délimitée géographiquement et un volume de récolte est défini officiellement, en accord avec les autorités.
Grâce à nos partenaires présents au quotidien auprès de ces communautés rurales, nous intervenons auprès des familles de cueilleurs en les formant à des pratiques agricoles durables et des engagements de reboisement. Les cueilleurs avec qui nous avons fait le choix de travailler sont formés aux techniques de grimpe et participent au reboisement des zones dégradées. Les lianes sont préservées d’une année sur l’autre et continuent de grandir et de s’épanouir en développant des grappes toujours plus abondantes.
L'arbre du voyageur
L’arbre du voyageur, ou ravinala (Ravenala madagascariensis) est une plante endémique de l’île de Madagascar, de la famille des Strelitziacées.
Celle-ci n’a pas de tronc mais un stipe constitué par les bases de pétioles engainants des feuilles, tel un bananier. Ses feuilles immenses (2 à 4 mètres) ont une forme de pagaie et s’organisent pour former une sorte d’élégant éventail.
Si certain prétendent que son nom d’arbre du voyageur est du au fait qu’il offre à tout assoiffé de boire l’eau retenue à la base de ses pétioles, la vérité est tout autre !
En effet, cette eau, stagnante, permet le développement d’une faune et est un lieu de ponte privilégié de celle-ci. La réelle source d’eau est la sève de l'arbre qui est potable, désaltérante et peut se boire en ouvrant le stipe d'un coup de machette.