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Mission 008 pour le voilier Terre Exotique

Carnet de bord : Mission 008

TOULON – SALVADOR DE BAHIA – TOULON

 

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Jeudi 14 avril 2023

Toulon

La mission 008 au Brésil racontée par notre skipper Jean-Guillem Destremau Bonjour à toutes et à tous, Un immense MERCI à toutes celles et ceux qui nous ont rejoint depuis quelques jours. Grâce à votre soutien, nous avons démarré cette campagne sur les chapeaux de roues et nous avons atteint près de 40% de notre objectif en seulement 10 jours ! Nous tenions donc à vous remercier pour votre générosité et votre confiance. Vous êtes déjà plus de 60 contributeurs à avoir rejoint l’aventure et nous sommes plus que jamais motivés pour la suite ! Notre skipper Jean-Guillem Destremau était sur le port de Toulon la semaine dernière pour célébrer la fin de la mission 008 ; l’occasion pour lui de revenir sur une traversée très épicée ! Nous avons hâte de vous faire découvrir le poivre noir de Bahia, tout juste rapporté à la voile. Nous avons encore besoin de votre soutien pour atteindre notre objectif de 100%. Nous comptons sur vous pour partager et parler du projet autour de vous, afin que nous puissions réussir cette aventure tous ensemble. N'hésitez pas à leur transmettre le lien de la campagne à tout votre entourage sensible à notre programme de transport à la voile : https://fr.ulule.com/le-programme-eole-transport-d-epices-a-la-voile/. Nous sommes animés par la volonté de réduire l’empreinte carbone à travers ce projet, et nous vous remercions à nouveau de nous soutenir autant dans cette démarche. Bienvenue à bord et à très vite pour la suite de l’aventure !

Mardi 11 avril 2023

Toulon

Au terme des 137 jours d'une mission très épicée, le bateau arrive à bon port à Toulon tandis que la précieuse cargaison est libérée après 3 semaines d'analyses. Terre Exotique a aujourd'hui le plaisir de vous offrir en contrepartie ce poivre de haute qualité qui a traversé l'Atlantique à la voile au gré du vent.   En participant à la campagne Ulule, vous contribuez au développement d'un moyen de transport responsable tout en savourant un poivre aussi fort en sens qu'en arômes.

Acheter le poivre noir de Bahia sur notre campagne Ulule

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Vendredi 3 mars 2023

Marseille

Arrivé à Toulon à 22h30 après avoir déchargé le poivre de Bahia à Marseille, le bateau est maintenant à bon port.  « Contrôler rigoureusement ce qui rentre dans le pays est bien et on ne va pas s’en plaindre. Il nous a fallu donc décharger toute la cargaison dans le port autonome avant de reprendre la mer hier après-midi » commente Jean Guillem Destremau. « Le poivre est maintenant en attente des résultats de toute une batterie de tests. » Le poivre noir de Bahia étant entre les mains de la douane, le cocktail d’accueil prévu le 9 mars est reporté. « Cela aurait peu de sens de ne pas pouvoir présenter ce poivre qui a traversé l’Atlantique à la voile au public toulonnais et à l’ensemble de nos partenaires » précise Lise Niemec  « Nous annoncerons une nouvelle date dès que les autorités sanitaires auront terminé les contrôles et libéré le poivre » conclut-elle.

En savoir plus sur le blog de Sébastien Destremau

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Vendredi 3 mars 2023

Marseille

Dernier message depuis Terre exotique pour cette fameuse ballade. Arrivé hier soir à Marseille pour le dédouanement, il aura fallu attendre la matinée pour se voir imposer le déchargement complet. Les douaniers souhaitent faire les contrôles rigoureux sur le plan sanitaire. On ne va pas s’en plaindre. Le poivre restera entre leurs mains environ 2 semaines avant de rejoindre Tours.   A l’arrivée se trouvait Lise spécialement venue de Tours pour m’accueillir et gérer les formalités. Elle a trouvé au port marchand une vingtaine de personnes pour me faire la fête. Un vrai accueil de champion. Ça fait plaisir. Et la petite bière partagée ensuite encore plus.   Ce matin, la famille s’est précipitée pour m’accueillir à son tour avec Mamita Sébastien et bien sûr, Sophie. Heureusement qu’ils étaient là pour aider au déchargement sinon j’y serai encore… Matinée d’attente certes mais en famille et ça fait plaisir aussi. Nous déchargeons juste après le déjeuner et nous appareillons aussitôt avec Sophie direction Toulon que nous atteindrons vers 22h30 locale. Aventure qui touche à sa fin avec la fierté d’avoir ramené le bateau à bon port en un seul morceau. Fierté aussi de ne pas avoir craqué devant la longueur du convoyage, et enrichi de cette nouvelle expérience de navigation en solitaire. Bien content d’avoir reçu tant de mails d’encouragements des uns et des autres. Qu’ils se voient tous remerciés chaleureusement.   A bientôt. Je vous embrasse, Jean-Guillem Presqu’à Toulon

Jeudi 2 mars 2023

Barcelone - Marseille

A 30 milles des côtes françaises, ça commence à sentir l’écurie. Depuis le Cap Vert, j’ai une voile sur le pont, le grand gennaker, que je place d’un côté du bateau ou de l’autre selon les besoins de stabilité. Cette formule est habituelle sur ces bateaux et évite de remplir les ballasts, ce que je me suis refusé depuis le début pour ne pas tirer sur le matériel. Ceci dit, j’ai eu tellement peu de vent que le problème ne s’est quasi pas posé. Avant la nuit, je place la voile bien sur bâbord et l’attache comme d’habitude. C’est le bon timing car une heure plus tard on se trouve dans la machine à laver, en mode essorage. J’ai rarement traversé le golfe du lion dans ce sens là avec 35nds sur les 25 annoncés. Ça fait une grande différence sur la hauteur et la fréquence des vagues. Alors qu’on s’éloigne des côtes espagnoles non loin du cap Saint Sebastian et cap creus, les vagues deviennent plus abruptes et courtes. Le bateau est chahuté et tape comme un sourd. Les rafales montent à 38 nds apparents, on a constamment plus de 30 nds. C’est dangereux le pont dehors, en permanence balayé par les déferlantes. Le bateau fait des bonds, des chutes violentes. Je suis allongé et guète le moment où ça pourrait mal tourner. Impossible de fermer l’œil dans ces conditions et pendant 2 ou 3 heures, c’est infernal mais on tient bien le cap que je veux faire et enfin on avance assez vite. On est encore loin du maximum cependant puisque sans ballasts. C’est sans doute lors d’une de ces vagues qui nous fait faire un bond que le pont est balayé et arrache la voile. Le bateau doit à ce moment être bien couché, la voile passe par dessus le roof les chandeliers et les filières. Je sens que soudain le bateau est plus volage et vais regarder pour constater que la voile a disparu. C’est incroyable que cette voile qui doit peser au moins 60 kg ou plus avec toute l’eau dont elle était chargée ait pu disparaître sans laisser la moindre trace. Aucun dégât nouveau ou trace ne montre par où elle est passée. Les sangles ont elles aussi disparu. Je suis dégoûté de laisser un tel objet aller au fond de l’eau...

Mercredi 01 mars 2023

Barcelone - Marseille

Après une courte escale finalement choisie à Barcelone pour faire le dos rond, et manger des Tapas, nous voilà repartis pour le dernier segment de cette mission 008. Cette ville est somptueuse avec la rambla et les monuments que je n’ai que peu vu. Ce qui m’a frappé, ce sont les aménagements des portuaires. Nous étions accueillis au port vell qui est quasi neuf, et intégralement destiné aux yachts. Mais attention, pas ceux qu’on voit dans nos ports chez nous. Là je dirais que ce sont des mega-yachts, d’autres tas de ferraille qui tuent en somme. Ils sont ignobles ! Lorsqu’on fait quelque pas pour aller en ville derrière les tous premiers immeubles, la ville retrouve du caractère. Ce côté bling bling totalement clôturé et gardé par des molosses et des barrières, ça a un côté indécent. On comprend que les organisateurs de la prochaine coupe de l’America aient choisi ces lieux. Vers la statue de Christophe Colomb les aménagements sont constitués de jolies promenades qui partent dans tous les sens. Ça semble très agréable et apprécié des barcelonais. On les comprend. On entend parler toutes les langues. C’est un carrefour mondial semble-t-il. Mercredi 1e mars 14h, Terre Exotique quitte le quai en direction de Toulon. Patricia, une française barcelonaise qui travaille pour Terre Exotique m’aide pour organiser le ravitaillement nécessaire de gasoil ; Merci à elle. Prochain objectif, dédouanement de la cargaison qui ne peut se faire qu’à Marseille. On est attendu vendredi au port de commerce, bassin de Radoub. Ça va faire bizarre. Je n’y suis naturellement jamais allé et y être reçu comme un cargo est un peu étrange. Presque arrivé… Ça caille ! Je vous embrasse, J’en profite pour inviter ceux qui le peuvent à venir jeudi 9 mars à 18h au carré du port de Toulon, là où le bateau sera stationné. Un cocktail proposé par Terre Exotique vous y sera proposé. On vous y attend nombreux !

Vendredi 24 février 2023

Madère - Toulon

C’était génial ce matin. Je suis sorti voir si tout allait bien et un groupe de dauphins était là à jouer autour du bateau. J’avais rien vu depuis le début mais là, j’ai été servi. Ils étaient des dizaines pour ne pas dire plus. Ils venaient jouer avec l’étrave, repartaient on ne sait où et revenaient, ou alors c’était d’autres…peut-être. Ils sont restés tellement longtemps. Comme j’avais pas de rendez-vous aujourd’hui, je suis resté avec eux pour papoter. Ça faisait longtemps et on avait des choses à se raconter.  Ce qui me frappe chez ces amis, c’est qu’ils sont toujours de joyeux joueurs, et tellement beaux. On s’est raconté des histoires et des blagues. A chaque fois, ils ne faisaient pas surface uniquement pour respirer, ils faisaient des bons carrément. Alors on s’est donné rendez-vous cette fois, pas de blague. Ils m’ont expliqués que j’aurai d’autres visites. Ah bon ! La première, c’était cet après-midi avec une baleine. Après avoir ramassé un bidon ayant contenu de l’essence, on se demande un peu… j’ai observé une masse noire bizarre à la surface. Tellement importante que je me suis dis que j’avais de la chance de ne pas être rentré dedans. Et un instant plus tard, je voyais le geyser caractéristique. Elle devait roupiller celle-ci car ça n’avançait guère. J’ai suivi ça de loin et des dauphins lui tournaient autour. Ce serait pas des orques par hasard, en train de la dévorer ? Mais non, la nageoire des orques est bien particulière. Une heure après, les dauphins se pointaient à nouveau. Alors c’était sympa cette visite ? Ben oui, dommage on était un peu loin. Alors c’est qui les suivants ? Tu devrais rencontrer des tortues. Il y en a plein dans le quartier. Et des poissons lune aussi. Allez bonne soirée. Nous on va chasser pour le dîner. Ok à demain. Oui à demain, tchao. Voilà à quoi on s’occupe quand on ramène un voilier qui transporte du poivre au 22ème jour…

Jeudi 23 février 2023

Madère - Toulon

Une bonne journée ce jeudi. Ce matin c’était calme, on avançait doucement et le vent forcit. J’avais bien vu cette masse nuageuse devant nous. Alors une fois de plus, le scénario va se dérouler…renforcement du vent, rotation avec pluie et baisse du vent avec retour des conditions d’avant… nan nan nan. Le vent se renforce dans la bonne direction et franchement en plus, avec plus de 20 nds qui tient bon. Trop bien ça, vitesse stable autour des 7 à 8 nds toute la matinée et même au-delà. Ça faisait longtemps qu’on avait pas avancé comme ça. Et les cargos qui apparaissent de tous les côtés. Il va falloir traverser leur route qui concerne Gibraltar au loin. Eh bien, on y va. Depuis une expérience malheureuse de filet pris dans l’hélice de notre voilier familial le long des côtes marocaines, j’ai décidé que je n’y mettrai plus jamais les pieds. Alors ça veut dire que venant du sud-ouest, on vise le nord du détroit. Autrement dit, on vise et on ferme les yeux… un peu comme sur un vélo quand il faut traverser une 4 voies passante… on ferme les yeux et on y va non ? On suit notre cap et les cargos tous aussi monstrueux les uns que les autres passent de tous les côtés. Ils changent parfois leur cap, je veille mais ne cède jamais à changer ma route. Tant qu’on est pas dans le détroit, le voilier est prioritaire. Même et surtout si le cargo est moche, sale, en ferraille et qu’il pue. La seule fois où je me suis dérouté est lorsque le cargo était arrêté. Il y en a beaucoup comme ça dans les parages sans être à l’ancre. Ils attendent. Ce qui m’agace c’est qu’ils s’appellent evergreen par exemple et de couleur verte en plus. C’est de la provocation en matière de greenwashing je trouve. L’un mesure 335 mètres de long sur 51 de large ou mieux, 400 mètres sur 59. Vous imaginez l’engin ? Bon, et l’évènement du jour c’est qu’à 16h15, nous passions au sud du phare de Tarifa pointe sud espagnole qui marque l’entrée en Méditerranée. L’après-midi se déroule tranquillement au nord du rail qui est réservé aux cargos avec un vent portant tout du long. L’approche de Gibraltar est coton avec un nombre incalculable de cargos qui entrent et qui sortent, qui vont et qui viennent… heureusement que l’AIS veille pour moi et me signale tous les tocards du secteur. Pour se faire, j’ai programmé une alarme au son d’une sirène de cargo justement. La nuit dernière, elle m’a réveillé sans problème. J’ai même installé un haut-parleur au cas où je dormirais trop profondément. Je suis content d’être là, sans avoir fait forcer le bateau. Tout va bien à bord. Le peu de vent prévu à suivre est déjà contredit par la situation. Tant mieux et on en profite, même si on a retrouvé les vitesses habituelles, 4 à 5 nds. Je vous souhaite le meilleur et vous embrasse, Jean-Guillem 3606N 0504 W cap 80 vitesse 4,5

Mercredi 22 février 2023

Madère - Toulon

Ça fait 20 jours que j'ai quitté Mindelo au Cap Vert. Ce qui est certain, c'est que je me souviendrai de ce chrono. On est à moins de 100 milles/jour. En condition normale, ce bateau est capable d'en faire 300 et même plus. Un voilier challenger scout (7,2 mètres des années 70) bien connu avec mes frères ferait aussi bien, voire mieux. Les conditions sont cependant agréables en journée ce qui ne gâche rien. Certes, ça commence à faire un peu long comme absence de chez moi (1,5 mois) mais je m'y suis collé et j'y reste. J'ai apprivoisé cette lenteur... Hier je voyais les premiers cargos polluants, et je me disais que notre transport à la voile est vraiment plus engagé sur le plan écologique. Je vois grâce à l'AIS que leur cargaison est du gaz, du pétrole, des containers...etc. Moi j'ai du poivre en sacs recyclables et je navigue à la voile sans une goutte de produits pétroliers (ou presque). Alors je suis lent ? Oui ça c'est juste. Mais comment faisaient-ils autrefois ? Les cathédrales à voiles des siècles passés n'avançaient pas plus vite. Les clients attendaient. Et voilà ! Serions-nous prêts à nous passer des marchandises transportées par ces tas de ferrailles polluants ? C'est LA question... J'ai été frappé par 3 nouvelles provenant du milieu de la course au large : L'Océan Race réunit 5 participants. Pourquoi si peu ? Parce que les budgets dépassent la raison. Un bateau, c'est 7 millions d'euros pièce. Juste le bateau. Et ça casse des foils, ça coupe la tête des cétacés... etc. Clarisse Crémer a été remerciée par son sponsor Banque Populaire parce qu'elle a eu un enfant. Et Stan Thuret qui annonce qu'il arrête la course au large pour raisons écologiques. Pourtant, je crois à des courses qui pourraient avoir plus de sens qu'une compétition de moyens. Une course au large ou côtière chargée de thématiques sociétales fortes, avec des bateaux recyclés (inutilisables autrement). On pourrait inventer : Le compte de carburant serait fait à la fin de l'étape et déclencherait des pénalités si utilisé... Le chargement de fret en volume ou en poids donnerait des points La charge humanitaire donnerait des points L'empreinte carbone des équipes serait élaborée par un cabinet spécialisé avant le départ. Son respect ou non respect apporterait ou enlèverait des points... Ça changerait un peu l'ambiance non ? Il faut rêver dans la vie, on doit pouvoir créer un truc génial à partir de là ! Tous à vos rêves ! Je vous embrasse, Jean-Guillem 3635N 0759W cap 75 Vit 4,3nds

Mardi 21 février 2023

Madère - Toulon

Depuis 2 jours, il n'y a presque plus de manœuvres. Le vent s'est stabilisé autour du nord comme prévu, il est faible comme prévu aussi. C'est rare d'en avoir aussi peu pendant aussi longtemps dans cette région. La mer est calme avec quelques rides... un peu plus quand même ! Le ciel est plutôt clair l'après-midi mais chargé le matin et pas de pluie. La carte postale est belle, à ceci près que ça n'avance pas vite. Ah ce midi, je pensais que ça rentrait sérieusement avec 15 à 17nds de vent permettant de dépasser les 6nds de vitesse, mais non... 2 heures après ça retombait entre 10 et 12 nds et une vitesse proche des 4nds. Alors vous me direz c'est tranquille ? Alors je vous dirais oui. Je suis peinard. Je profite pour rêver d'un monde meilleur, où le transport à la voile serait à nouveau la norme par exemple. Et quand je pense à ça en m'approchant du détroit de Gibraltar, c'est la grosse déception. Le transport maritime fumant, puant et polluant est encore bien là. J'étais bien moi sans les cargos. Ils deviennent nombreux et les croisements se compliquent. Quand on sait que le tonnage du transport maritime mondial a retrouvé son niveau d'avant covid, je n'ai plus qu'à reprendre le cours de mes rêves. Bon et j'arrive quand à Toulon ? J'en sais rien à ce stade. Ça a l'air assez facile le début de la Méditerranée mais autour des Baléares, ça pourrait se compliquer avec un vent fort du nord. Ça a le temps de varier mais je garde un œil la dessus pour éventuellement me réfugier et laisser passer le coup de vent. C'est loin et dans une semaine donc pas d'inquiétude. Ah j'ai eu de la visite hier soir d'amis Toulonnais. C'était pendant l'apéro, Charles Berling et Bérangère sont venus me raconter une histoire. J'étais pas prévenus et je n'étais pas bien habillé. Mais ils s'en foutent. Ils s'installent comme chez eux... Ils m'ont raconté l'histoire de Léon Blum en podcast (une vie héroïque). C'était passionnant et sympa d'avoir des voix familières à bord. Encore 2 jours environ et Gibraltar sera passé. Ce sera déjà une bonne chose de faite. "Si j'ai un visage en colère, le cerveau interprète ce visage comme étant en colère et active donc les mécanismes de colère", a déclaré Mme Castellanos. De la même manière, "lorsque le corps a une posture triste, le cerveau commence à activer les mécanismes neuronaux de la tristesse". Notre posture et notre visage envoient des signaux importants à notre cerveau, et c'est à ces informations que notre cerveau réagit, explique la neuroscientifique espagnole Nazareth Castellanos, chercheure au Nirakara-Lab, une chaire extraordinaire de l'université Complutense de Madrid. À méditer... Je vous embrasse, Jean-Guillem 3504N 1031W cap 76 vitesse 4,6nds

Dimanche 19 février 2023

Madère - Toulon

Hello tous, Ceux qui suivent ma trajectoire se demandent peut-être pourquoi le bateau tourne sans arrêt ! Le vent messieurs dames ! Le vent est contraire et pour aller où je vais on dit que je tire un bord vers le nord puis vers l'est et ainsi de suite. Le vent varie souvent et les artistes (champions) déclenchent le virement de bord au bon moment pour bénéficier de la variation. Ainsi, vous pouvez, sur ma trace, aisément constater que je n'en suis pas un... On dit aussi tricoter à l'endroit où à l'envers. Bon moi... c'est variable on va dire... On dit aussi 2 fois la distance et 3 fois le temps pour accomplir le voyage grâce à la rallonge. Ça m'arrange pas, mais je suis bien obligé de faire avec ! J'essaye de suivre les variations mais aussi les tendances de renforcement du vent. Le vent se trouvant plutôt au nord, j'ai envie d'aller par là ! Et c'est pas la faute des instruments. Victor a installé la nouvelle girouette électronique au Cap Vert sur 2 petites équerres en bois. Vous savez celles qu'on trouve chez Casto. Toutes simples et pour l'instant très efficaces. C'est pas très académique comme montage mais ça tient et ça fait le job ;-) Sinon tout va bien à bord. Pas de problème technique, les repas sont bons, les réserves abondantes. J'ai aussi quelques petits compléments desserts, chocolats, et petits gâteaux.  Je lis, j'écoute un peu de musique et des podcasts. Il fait encore doux en journée alors que l'humidité et la fraîcheur se fait ressentir la nuit. Je ne vois pas d'animaux mais étant le plus souvent abrité à l'intérieur, c'est logique. Bonne semaine à tous, Jean-Gui 3420N 1430W cap 340 vitesse 5nds

Vendredi 17 février 2023

Madère - Toulon

C'est pas aussi simple que ça de quitter Madère. Je me suis préparé depuis la veille avec une météo favorable confirmée ce matin. Le temps presse, il faut y aller, mais il y a une petite angoisse quand même à l'idée de repartir seul. Et puis l'attrait de rester quelques jours ici est bien réel. J'ai rencontré des voyageurs adorables qui m'ont même invité à dîner hier soir. Je serais bien resté ! 14h, je quitte le quai grâce au concours de mes voisins car le vent est encore fort et plaque le bateau contre le quai. Grâce à une saute de vent bienvenue, tout se passe en douceur. Et nous y revoilà... La mer est bien creuse ; nous avons une bonne vitesse (8, 9 nœuds) avec ce vent de 27 nœuds environ. Ça fait plaisir de tracer un peu ! Ça cogne sévère déjà dans les vagues. En s'éloignant des côtes, on perd la vue des falaises, le réseau téléphone cesse, je suis seul. Quelques heures plus tard, le vent se calme et la vitesse chute fortement. C'est parti ! Direction Gibraltar et Toulon. Bon courage à tous en ces temps compliqués. Je vous embrasse, Jean Gui 3339N 1612O cap 000 vitesse 5nds

Mardi 14 février 2023

Quinta do Lorde - Madère

J'arrive dans la nuit noire au port de Quinta do Lorde. Il est 2 heures, heure locale, et après un court repérage, il y a beaucoup de places. Mon cousin Jean-Baptiste a fait le nécessaire pour réserver à l'avance. J’amarre sans difficulté grâce au calme plat et peux rapidement aller faire un petit tour à terre pour me remémorer un voyage en bateau effectué il y'a 12 ans en famille. Rien n'a changé. Le matin tôt, le port s'anime et je peux aller faire le ravitaillement en gasoil. Demain la météo est exécrable et je ne pourrai donc pas déplacer le bateau. L'accueil des agents du port est très touchant. Je suis donc seul et ils me donnent un coup de main pour aider à la manœuvre. Je retrouve la même jeune femme qu'il y a 12 ans à l'administration ; aussi souriante et aimable. Oui je me souviens bien maintenant. Les habitants ici sont très très gentils. Je vais boire un café ensuite au bistro et rencontre naturellement un couple en voyage. Et la discussion s'engage, et l'atmosphère de l'escale bat son plein. Ouf ! Ça fait du bien aussi de retrouver le plancher des vaches. Prochain départ… ça dépendra de la météo ! Jean-Gui

Lundi 13 février 2023

Cap Vert – Madère

Les autres jours, je me disais, bon c'est cool, c'est calme, il y a un beau soleil, il fait doux... Ok, le vent n'est pas fort, ça va pas vite mais on peut ouvrir le bateau et faire sécher les trucs humides. Le ciel est parsemé de nuages assez lointains et sans doute assez hauts. L'horizon est clair et marque bien la limite entre ciel et mer. Aujourd'hui, c'est autre chose : il n'y a rien, pas un souffle. Pas une risée, pas un scooter, pas une mobylette...nada ! Le ciel est blanc, la mer aussi, pas d'horizon. Du coton en somme ; voilà, nous avançons dans du coton. La moyenne de vitesse s'en remettra ! On s'en moque. De toute façon, 1 on ramène le bateau en un seul morceau et 2 on ramène la cargaison de poivre, objet de la mission 8, Epicetou ! On est sous la barre des 50 miles restants avant l'escale de Madère. On se retrouve là-bas ? Bon, elle est pas finie la blague... On est pas tout à fait à la moitié ! On a encore le temps de rigoler... Et Lucky Luke sur jolly jumper chantonne : " I'm a poor lonesome cowboy, far away from home ! " Jean-Gui

Dimanche 12 février 2023

Cap Vert – Madère

La journée d'hier a ressemblé à celle de la veille. C'est à dire tranquille très... trop ! Pas assez de vent pour avancer et/ou pour casser quelque chose à réparer pour m'occuper... Alors ce matin dès qu'il y a eu un peu de vent, je me suis précipité pour réparer le feu de poupe que j'ai découvert en panne hier soir au coucher du soleil. J'avais un truc à faire et je ne veux jamais laisser trainer. Je sais que les emmerdes n'aiment qu'une chose, c'est se multiplier ou voler en escadrille, comme disait Chirac. Alors dès qu'une apparait, je lui tords le cou tout de suite. Du coup, il est encore tôt aujourd'hui et par un beau soleil,  je n'ai déjà plus rien à faire. Il fait beau. Les habits à manches longues que je mets depuis hier matin, je vais, comme hier, pouvoir les enlever... Plus que 162 milles avant Madère. Les prévisions restent très cools. Je vais prendre tout le temps nécessaire pour arriver avec suffisamment de carburant  sans tomber en panne. Ce qui, à ce stade, nécessite de faire de la voile en profitant du calme et des bruits de l'eau sur la coque. C'est cool. J'en profite pour tous vous saluer et vous envoyer mes ondes positives alors que j'ai le privilège d'être en retrait de tout. Je ne suis au courant de rien ou presque et je m'en passe très bien. Je n'ai aucune contrainte sauf celles que j'ai choisies. J'ai l'impression de faire quelque chose d'utile, qui a du sens. Bon dimanche Jean-Gui 3112N 1918O Vit 3nds cap 40

Samedi 11 février 2023

Cap Vert – Madère

C'est sûr que pour moi, le manque de vent ne me met pas en colère comme ça pourrait, comme ça a pu... Lorsque j'ai décidé de le ramener,  j'ai passé une sorte de contrat avec le bateau. Je l'aime ce bateau et j'ai le privilège d'avoir vécu plein de choses dessus. Il m'a beaucoup donné même si ça n'a pas été toujours facile. Alors, tel qu'il est, je le trouve très diminué et il doit être accompagné vers son nid, sa base pour être soigné et qu'il retrouve ses moyens à son rythme, ... surtout à son rythme. Un peu comme une personne avec handicap ou malade. On ne peut pas lui demander n'importe quoi. Ce bateau pourrait avoir honte de donner que ce qu'il a en ce moment alors qu'il a l'air plutôt fier d'habitude. L'air de celui qui sait, qui a de l'expérience. 5 tours du monde et des dizaines de transats à son actif, excusez du peu ! En réfléchissant, je trouve même qu'il a toujours le temps lui, alors que moi pas forcément, comme les autres skippers qui ont eu la chance de venir user leur ciré à son bord... Alors ce bateau dans ces conditions où il donne infiniment peu comparé à ce dont il est capable, comment pourrais-je lui en vouloir ? Alors pour cette fois, et peut-être pour d'autres, parce qu'il a été maltraité et qu'il a subit ce que peu subissent, je lui dois de le raccompagner quoiqu'il m'en coûte et respectueusement en plus, avec délicatesse. Après ce qu'il m'a donné, je lui renvoie l'ascenseur et ça finira bien. Jean-Gui

Mercredi 8 février 2023

Cap Vert – Madère

La nuit dernière a commencé avec une accalmie et des passages orageux... Ça veut dire le vent qui tourne, un peu de pluie et quelques bruits sourds et éclairs lointains. Et puis les nuages défilent, laissent revenir la lumière de la lune et c'est reparti pour une heure, un peu plus, un peu moins...   Le même scénario qui dure jusqu'à la mi journée. Là, on repart vers le nord pour tenter de garder le vent de NE encore assez puissant pour déplacer le bateau handicapé et son chargement... Ça va pas vite, de moins en moins vite, à mesure que la brise faibli.   La bonne nouvelle, c'est que la mer se calme un peu plus aussi et ça ne mouille plus sur le pont. L'après-midi est tranquille, paisible, reposant. Nouveau tour du bateau, la cargaison n'a rien, seul un sac contenant les sacs de poivre a cassé sa fixation. Comme quoi, ça valse pas mal dans le quartier... Pas grave, il y a des pièces de rechange.   Les prévisions donnent plutôt des conditions légères. Pas idéales pour faire de la vitesse.. Au point où on en est, on va établir un chrono de référence : Retour vers la France au départ du Cap Vert en imoca transporteur d’épices. Record à battre ! Vous dites combien disons jusqu'à Madère ? Pour commencer ? Jean-Gui

Mardi 7 février 2023

Cap Vert - Madère

Bonne journée ce mardi à bord de Terre Exotique. Les problèmes techniques sont résolus. Seule l'hydro va avoir droit à une visite technique car les billes d'un chariot se sont fait la malle. Ces chariots permettent de monter et descendre l'hydro dans l'eau depuis le cockpit, donc sans se mettre en danger. Et l'hydro sert à faire de l’électricité... J'ai des billes à revendre à bord mais je crains que le problème soit une usure excessive du rail sur lequel il circule. Ça risque de devoir attendre l'arrivée et le chantier qui va suivre... Du coup, on recharge les batteries à l'ancienne... 1 heure de moteur le matin et 1 heure le soir. Les panneaux solaires sont installés et sont très efficaces avec ce beau soleil. Les prévisions donnent des vents faiblards et une remontée encore plus lente. J'envisage donc une petite escale à Madère dans quelques jours pour ravitailler. On verra bien.   Bonsoir tout le monde. Je vous embrasse, Jean-Gui 2600 N 2251 O cap 94 vitesse 5,8nds

Lundi 6 février 2023

Cap Vert – Madère

Bon, je ne parlerai pas de la nuit dernière car à part le ciel clair et la lune forte, elle a été compliquée. Du vent, du bruit, des sauts de vagues, des sauts au-dessus de la couchette et… pas bien dormi du tout. Ce matin, c’était atelier courroies de la pompe ballasts et alternateurs (cela prend 2 heures au port environ). Frédéric avait fait une protection efficace de tous ces appareils avec des panneaux de polystyrène et du scotch. Il faut enlever ça déjà pour atteindre le poste de travail. Coup de chance, les courroies se tiennent encore bien. On ferme alors. C'est ça de moins au programme. Ouf ! Je l’ai toujours dit à qui voulait l’entendre et je me suis fait avoir. On fait comme on a dit : on vérifie les niveaux avant d’appareiller. C’est pas compliqué ! Vous faites toujours ça non ? Eh bien moi, je ne l’ai pas fait. Alors au trot ! Eh bien, j’aurais dû ! Il était temps. Évidemment j’en mets trop, il faut en enlever, s’en mettre partout… je passe les détails. Ça prend du temps... et surtout ça m’apprendra. C’est pas tout ça mais, depuis le départ, j’enregistre des coupures inquiétantes du GPS. Et si pas de GPS, pas de pilote et pas de chocolat, pas de dodo…voilà ! J’alerte « toute » l’équipe technique à terre et j’ai des retours intéressants. J’y passe toute la soirée d’hier, notamment pour télécharger la notice. La nuit passe et je n’y reviens donc pas. Mais je me rappelle que la lumière intérieure a fait quelques signaux bizarres. Comme une tentative de coupure. Et en y réfléchissant, je me dis qu'avant de tout démonter, recâbler un peu au hasard (je ne suis pas électronicien moi)... Peut-être puis-je faire un test ? Le test des cosses des batteries. Sont-elles bien serrées ? J’y plonge et je trouve 2 cosses suspectes. Je leur mets la pression et elles ne bougent plus. Ça fait 2 heures que ça dure et je n’ai plus de coupure. Ça sent bon ça, non ?! Et puis cet après-midi, j’ai enfin viré de bord. C’est loin d’être terminé mais au moins on fait de l’est. On refera du nord un peu plus tard.   Bonne soirée et bonne semaine, Jean-Gui

Dimanche 5 février 2023

Cap Vert – Madère

Bizarre, cette nuit le vent a faibli, tourné un peu à l'est et d’un coup la pluie est devenue assez dense. Les prévisions de vent de nord-est ne collent pas avec la réalité mais pour l'instant tant mieux. Ça nous place sur la route directe. Le vent continue d'insister vers l'est et même vers le sud-est dans la matinée.. Incroyable ! Depuis plusieurs semaines, je regarde les conditions dans le secteur et je n'ai jamais vu ce vent-là. Du coup, je me permets d'ouvrir un peu les voiles afin d'être plus à l'aise. Je dis, « je me permets » afin de ne pas froisser Eole. Je le remercie de m'accorder ce cadeau et m'efforce à chaque fois de lui être reconnaissant. On ne sait jamais ce qui peut arriver, la preuve ! Le vent est plus faible, la mer plus calme et c'est assez cool. On ne va pas vite (4 à 5 nœuds) et c'est le bémol de la situation. Il y a beaucoup de bateaux qui seraient contents d'aller à ces vitesses dans ces conditions. Beau soleil ce matin, et petit tour du propriétaire pour ramasser les poissons volants qui ont malheureusement manqué leur vol. Tout va bien à bord. Bonne journée, Jean-Gui

Samedi 4 février 2023

Cap Vert – Madère

A bord de Terre Exotique blessé mais encore vaillant. Nous avançons tranquillement vers le nord. Les conditions sont inchangées depuis Mindelo. Le vent force un peu et varie légèrement en direction de temps en temps mais globalement c'est « kif kif ». La vitesse varie entre 5,5 et 7,5 nœuds, rarement plus. La mer proposée n'est pas très agréable avec une houle longue et des vagues courtes qui font taper durement le bateau. Ceux qui connaissent savent ce que c'est. Tout sauf confortable. Le cap, c'est à dire notre capacité à serrer le vent, n'est pas merveilleux. Nous avons trop d'ouest dans notre nord. Je n'y peux rien. On fait avec ce qu'on a. Alors, à bord, le rythme exténuant a été pris sans coup férir. Petit déjeuner vers 8h, déjeuner vers midi, dîner vers 18h30. Couché vers 20h, levé vers 7h avec des petites inspections de temps en temps ou des vagues qui me retournent comme une crêpe dans la bannette. Le reste du temps est consacré à la toilette, le ménage, la lecture et les mails. Ah oui, aujourd'hui j'ai fait quelques manilles textiles, histoire de remplacer certaines très usées. Tout ça entrecoupé de contrôles du chargement, si quelqu’un était venu nous en piquer dans la nuit… La route est longue, longue, longue. Bon weekend à tous, Jean-Gui

Vendredi 3 février 2023

Cap Vert – Madère

Je crois que j'y suis. Ça a été prenant voire énervant et en fait, j'ai appris des choses. Le départ a été un peu émouvant après 2,5 semaines à Mindelo. On se fait des copains, on refait le monde et on retrouve l'ambiance du voyage. Alors au revoir les copains, au revoir Mindelo, à tous ces gens charmants et souriants. Place au convoyage retour. Le pilote ne se met pas tout de suite en marche, sans doute pris par le rythme cap verdien....No stress ! La GV est rapidement établie avec le J3 ; en route par le passage nord-est pour se mettre tout de suite dans les conditions les plus rudes et mettre à l'épreuve les réparations. Tout va bien et après deux virements de bord direction plein nord, c'est parti ! Je n'ai pas retrouvé les automatismes mais ça va revenir vite. Un petit tour dans la soute avant et arrière pour checker le chargement, tout va bien. Ce matin il y a de l'eau à l'arrière, c'est le tuyau qui est parti. Du coup, je déplace le sac coupable complètement à l'extrémité tribord et pour la peine, lui rajoute 40 kg de poivre. Il ne fera plus le malin celui-là... Et je passe 4 heures à régler l'envoi des mails. En fait, il y avait un embouteillage de gros mails et le chargement via satellite semblait bloqué. Ah non, c'est juste qu'il fallait 4 heures de téléchargement pour laisser la place aux nouveaux. A suivre à l'écran car il faut relancer en permanence...  Ouf, c'est chose faite. Je vais pouvoir à nouveau charger les fichiers météo qui passent par le même canal. On est au près tribord amure avec 15 à 23 nœuds de vent et on essaie de faire du plein nord, sans succès. Le bateau avance plutôt bien mais est loin des vitesses standards... Je savais que ça serait long. Nous y voilà ! Des bises vers vous, Jean-Gui

Jeudi 2 février 2023

Cap Vert - Madère

Dimanche 25 décembre 2022

Recife - Cap Vert en images :

 
 

Après s’être fait rattraper par le pot au noir, le bateau a continué sa route plein nord, sous voile et avec vent contraire. Finalement, le souffle d’Eole nous fait arriver le 25 décembre au Cap Vert.

Samedi 24 décembre 2022

Recife - Cap Vert

  Nous passons des festivités originales à bord de Terre Exotique. Nous pouvons deviner les îles du Cap Vert que l'on atteindra bientôt, non sans difficulté, avec un vent défavorable. Joyeux Noël et bonnes fêtes de fin d'année !

Mercredi 14 décembre 2022

Recife - Cap Vert

Sous gréement de fortune Déjà près de 2 jours en mer… le rythme s’installe avec des quarts de 4 heures. Au départ de Recife, nous hissons la grand-voile 3 ris, et les 2 voiles d’avant : J3 et J4. Vérification de la tension des haubans, reprise des bastaques, tension des étais… tout a l’air impeccable. Bon, on ne fera pas un très bon cap au vent, et les bords de près seront plutôt carrés… mais ça a l’air solide. Le temps de regarder tout ça, et nous voilà déportés très au sud… c’est fou le courant sud le long de la côte brésilienne. Et visiblement, ce n’est pas comme en Bretagne : il n’y a pas de renverse ! On vire, et on cale notre cap au 21, tribord amure. Ça devrait durer… 15 jours ? Dans la journée, la chaleur est infernale et marcher sur le pont pieds nus est impossible. Frédéric a trouvé LE spot pour la sieste : à l’ombre, dans les plis de la GV, le long de la bôme. Bien mieux qu’un hamac. On marche à 4 nœuds les premières heures, c’est faible, mais on avance sur la route. En ce moment, nous sommes plutôt à 6,5 nœuds, le vent ayant un peu forci. C’est bon pour le moral. Ce qui est bon pour le moral, ce sont les superbes nuits étoilées. J’ai vu une étoile filante durant mon quart, vers 2 heures. Faire un vœu… je voudrais bien vous le dire, mais ça annulerait son effet. Je peux juste vous confier qu’il concerne le programme Eole ! On a encore la tête en bas, mais d’ici 36 heures, on passera l’équateur et on se remettra dans le bon sens ! Ce qui est bon pour le moral, c’est d’apprendre que nous venons de recevoir le certificat phytosanitaire permettant de dédouaner le poivre à Saint Nazaire. Cela clos le dossier administratif. Quelle histoire remplie de complexités pour avoir simplement le droit de transporter nos épices à la voile… Il va bien falloir s’y mettre, puisque d’ici quelques décennies, parait-il, il n’y aura plus de pétrole ! J’ai l’étonnante impression que nous poussons une porte bien fermée et qu’il nous faut beaucoup d’énergie, de joie, de bonne humeur et… de persévérance pour faire bouger les lignes ! Malgré tout, nous avons beaucoup de soutien et je mesure souvent l’enthousiasme que ce programme suscite. Ça aussi, c’est bon pour le moral. Hier après-midi, nous avons eu la visite d’une colonie de dauphins. Il y avait des mamans, nageant collées-serrées avec leurs petits. C’était charmant. Question du jour : aura-t-on la joie d’assister à la messe de Noël au Cap Vert ? Il semble que ce soit quelque chose, là-bas. Trop tôt pour le dire. « Ça dépendra du vent », comme dit toujours mon ami Jojo. A bientôt, Erwann de Kerros

Lundi 12 décembre 2022

Recife

Départ de Recife et cap vers... le Cap Vert !

Jeudi 8 décembre 2022

Après le chargement à Salvador, le bateau a pu repartir, toutes voiles dehors, et attaquer la remontée vers Saint Nazaire contre les alizés. 5 jours plus tard, pour des raisons encore inexpliquées, la nouvelle tombe : mât cassé à 3 mètres au-dessus du deuxième étage des barres de flèches. Pas de blessés. L’équipage a pu se mettre en sécurité, pour finalement faire route vers le port de Recife, au nord-est du Brésil. C’est évidemment une triste nouvelle, même si, par chance, l’équipage est sauf… Une fois le bateau mouillé et en sécurité, c’est le temps des réflexions d’ordre technique : est-ce réparable ? Dans quelle condition ? Peut-on démâter ? Où trouver un camion grue ? Peut-on avoir accès à un quai sécurisé ? Quelle équipe constituer pour le chantier ? Quelles pièces trouver, et comment les acheminer… Finalement, la décision est prise : nous allons rapporter le bateau et son chargement sous un gréement de fortune, depuis Recife jusqu’au Cap vert, voire les Açores si la météo est favorable… puis un deuxième équipage reprendra la mer pour atteindre les Sables d’Olonne ou Saint Nazaire. Il faut tenir la barre, et garder le cap… aller au bout de la mission, même par vents contraires ! L’équipage se met tout de suite au travail pour installer le gréement dans des conditions difficiles, et sous une chaleur intense… Je me rends donc à Recife pour embarquer comme équipier, sous l’autorité de Frédéric Servera, skipper expérimenté, qui est très motivé pour continuer la mission. Bravo et merci pour sa persévérance. Départ imminent, … enfin dès que les autorités voudront bien tamponner nos passeports pour la sortie du territoire… vendredi tout est fermé pour cause de match du Brésil… ça attendra sans doute lundi. Merci de votre soutien et à bientôt. Erwann de Kerros

Samedi 26 novembre 2022

 
Que retenir de cette courte escale à Salvador ? Un sentiment contrasté qui mérite d’y retourner pour approfondir mon ressenti. Dans le vieux Salvador, la musique et la danse sont rois. Les gens sont enjoués, malgré une proximité et une cohabitation entre l’extrême pauvreté et une population qui ressemble à celle de la France. Des temps festifs se déroulent tous les soirs, et que vous dire de la ferveur des gens lorsque le Brésil marque son premier but de la coupe du monde... Allez-y et appréciez !!! L’équipage

Vendredi 25 novembre 2022

Salvador de Bahia.

Cet après-midi, à 16 heures 04, nous avons finalement reçu le feu vert définitif des autorités brésiliennes ! Le bateau peut larguer les amarres, le poivre est dédouané… nous rapportons donc dans nos cales un goût de bonheur de vivre brésilien ! Quel soulagement après 8 jours d’acharnement administratif… C’est la conclusion d’une incroyable aventure, d’une forme de lutte qui nous mène à comprendre les méandres et subtilités de l’administration brésilienne, connue pour sa rigueur particulièrement pointilleuse. Maintenant, tous nos encouragements vont au fier équipage : Jean Philippe et Frédéric. Ils vont partir très vite, car ils tiennent à passer les fêtes de Noël en famille ! Bon vent ! Et rendez-vous au port de plaisance de Saint-Nazaire. Erwann de Kerros

Jeudi 24 novembre 2022

Salvador de Bahia.

Journée pluvieuse, mais bon moral : nous sommes autorisés à charger les 190 sacs de 10 kg à bord par les autorités brésiliennes. Il y a du poivre noir, blanc et rouge issu d’une plantation agroforestière située dans la région de Porto Seguro, à 700 km au sud. C’est précisément à cet endroit que le navigateur Pedro Alvarez Cabral découvre pour la première fois en l’an 1500 ce qui deviendra le Brésil. 2 ans plus tard, Amerigo Vespucci naviguera sur ses traces et nommera ces terres « AMERICA »… ils ne doutaient de rien à cette époque ! Nous, bien plus modestement, et avec l’aide précieuse de nos 5 voisins danois, nous faisons une chaîne et embarquons le poivre ! La moitié dans la soute à voile, et le reste reparti sous le cockpit et à l’arrière… Si tout va bien, le voilier larguera ses amarres samedi, direction Saint-Nazaire. En attendant, à 16 heures, le Brésil joue son premier match du mondial. Faut pas rater ça… Erwann de Kerros

Samedi 19 novembre 2022

Notre navigation de l’Equateur à Salvador de Bahia a été relativement directe et sans grands évènements notoires, si ce n’est le passage de cette ligne symbolique qui a donné lieu à un rituel que l’équipage a honoré. Nous avons donc versé un peu de vin à la mer, pour remercier Neptune de nous laisser passer.  Nous avons baptisé le bateau avec ce même vin et agrémenté notre déjeuner du jour, avec ce qu’il en restait. L’accostage dans la seule marina en capacité de nous accueillir à Salvador, s’est effectué dans la nuit du 18 au 19 novembre. Au matin du 19 novembre, sous une pluie battante, nous avons débuté les démarches administratives pour entrer en toute légalité sur le territoire brésilien ; En premier lieu, la police fédérale pour y faire tamponner nos passeports. Dominique, le responsable de la marina, nous avait précisé de se rendre impérativement en pantalon dans les administrations. Nous voilà donc dans le bureau de l’officier de police, en pantalon, trempé de la tête aux pieds… et en tong. Il tamponne nos passeports et nous remet le document d’entrée sur le territoire. L’étape de la douane et de la capitainerie du port, se fera lundi, dès l’ouverture des bureaux. Fatigué et toujours trempé, nous trouvons un «Hubert» pour nous mener à notre hôtel. Nous nous installons et profitons du premier petit déjeuner brésilien au «Colonial Chile Hôtel». L’après-midi, nous retrouvons, Erwann de Kerros, accompagné de deux journalistes, présents pour réaliser un reportage sur le programme « Eole ». Ces quelques jours d’escale  se déroulent autour de deux grands axes. Pour l’équipage, il s’agit de prendre du repos et de préparer le bateau au retour vers la France. Pour Erwann, épaulé de Christophe (le commercial local) qui travaille à l’exportation de marchandises ; finaliser l’organisation et obtenir les autorisations pour charger le poivre et le sortir du territoire. Ce travail, que nous avons suivi sans y prendre part directement, est mené de main de maître avec acharnement. Les rebondissements ont été quotidiens, avec des visites à bord de différents représentants locaux ; les douanes, le ministère de l’agriculture… L’équipage

Mercredi 9 novembre

Après le contournement de l’archipel du Cap Vert, par le nord, Terre Exotique file au sud en direction du « Pot au Noir », une navigation sur un bord qui nous amène au nord-est de la « ZIC», (zone intertropicale de convergence ). Cette zone d’instabilité météo, réputée pour ses changements soudains de direction et de force du vent, accompagné de grains plus ou moins fort, est à la hauteur de sa réputation. Nous passons 48 heures à nous débattre pour sortir de cette frontière imaginaire qui ouvre l’accès à l’hémisphère sud. Terre Exotique se faufile à pas feutrés et à petite allure pendant toute une journée. Le vent mollit, notre moyenne part en « barigoule », le ciel s’assombrit, et les premières gouttes viennent laver le pont. À l’entame de la première nuit, le vent est toujours faible et changeant. Pendant un temps, il dispose du bateau en lui faisant changer de cap notoirement. On fait avec, manœuvrons et reprenons un cap en adéquation avec notre destination. Au matin, on découvre un ciel sombre, parsemé de nuages qui ne demandent qu’à se vider du trop-plein d’eau qu’ils recèlent. Les grains sont bien présents et nous zigzaguons pour s’en éloigner ou s’en rapprocher et profiter de la survente qu’ils procurent, en se plaçant au-devant. La pluie est présente, plus ou moins forte, mais le meilleur reste à venir ! La seconde nuit, le vent forcit mais reste autour des 15 nœuds. Voilà une nuit sous le signe d’une déferlante de trombes d’eau qui s’abat sur le bateau. Pendant un de mes quarts de nuit, des éclairs zèbrent le ciel, sans oublier quelques coups de tonnerre pour accompagner le tout. Beau et impressionnant à la fois, je me souviendrai de mon premier passage du « Pot au noir ». Avec les premières lueurs du jour, on distingue mieux les grains qui nous ont inondés une grande partie de la nuit. On entrevoie aussi, devant, un ciel plus clément qui alterne différents gris et laisse apparaître des taches de bleu. C’est la sortie de la ZIC et la promesse d’une navigation moins tendue en direction de l’équateur. L’équipage

Jeudi 3 novembre

 

Le lendemain de notre rencontre impromptue avec ce voilier battant pavillon brésilien, marchant tribord amure (le vent vient de notre droite), pour un long bord au 250° qui nous mène au nord des Canaries, Terre Exotique prend des airs de ménagerie.

Nous sommes le matin du jeudi 3 novembre, c’est la fin de mon dernier quart de nuit, et je discute avec Fred qui va me relayer pendant les trois prochaines heures. Nous échangeons quelques mots sur la météo, le cap à suivre, le réglage des voiles et buvons un café en plaisantant. Fred retourne à l’intérieur chercher ses lunettes qu’il égare à loisir. Dans le cockpit, assis sur la chaise de camping du bateau, je tourne machinalement ma tête vers la gauche, pour admirer le sillage du bateau. Je plisse les yeux, une baleine laisse apparaître son dos, pas loin, juste derrière ; je crie « Fred, baleine, baleine ! »,. Il apparaît dans le cockpit, lunettes à la main, mais la baleine n’est plus là. On se place tous deux sur la partie arrière du pont pour scruter la mer. La revoilà, je n’ai pas rêvé. Elle sort de l’eau majestueusement, lentement, étalant toute sa longueur.
Elle a une nageoire dorsale petite et assez incurvée vers l’arrière. Nous estimons sa taille entre 10 et 12 mètres et nous nous demandons à quelle espèce elle appartient. Quelques minutes plus tard, elle apparaît à nouveau à une centaine de mètres, à l’arrière du bateau. Cette baleine nous accompagne pendant plusieurs heures en se rapprochant jusqu’à une vingtaine de mètres de Terre Exotique, puis s’éloigne. Toujours de la même façon, elle vient en surface prendre 2 à 3 respirations, et s’enfonce sous l’eau pour quelques minutes. Parfois elle reste juste sous la surface et on arrive à distinguer sa masse sombre derrière le sillage. L’envie de se jeter à l’eau pour la rejoindre nous traverse l’esprit, mais nous marchons entre 5 et 6 nœuds et la mer n’est pas « d’huile ». Elle est vraiment curieuse, car nous empannons en milieu de matinée pour se placer au nord des Canaries ; qui signifie un virage à gauche de 90°, et elle est toujours là. En fin de matinée, elle décide finalement de changer de route, sans signe annonciateur. Ce fut une expérience de toute merveille, une baleine, une vraie, sauvage, qui se laisse admirer !!! Après un déjeuner rapide, constitué d’une salade de riz pris sur notre terrasse panoramique, un petit oiseau choisit de se poser sur le pont. Voletant autour du bateau depuis un moment, il se pose et s’envole à nouveau. Il décide de faire escale et se rapproche avec prudence de notre compagnie. Nous pensons qu’il doit avoir faim et soif et lui proposons eau et petits morceaux de pain ; tout cela installés à proximité du cockpit pour l’observer. Après une courte réserve, il vient se restaurer goulûment et semble à l’aise, avant de reprendre finalement son envol. En fin d’après-midi, des petits thons tournent autour du bateau. Peut-être une opportunité de dîner. Je lance un petit leurre à l’eau sans succès. Persistant, j’installe un petit moulinet sur le balcon tribord arrière et déroule une centaine de mètres. Trente minutes plus tard, le bruit significatif du moulinet qui se dévide se fait entendre. Je sens que la prise est petite et je la ramène sans encombre. C’est bien un petit thon que l’on fera cuire dans une ratatouille en boîte façon « Basquaise » ! Pour en finir avec cet épisode accompagné d’animaux marins, Fred trouve sur le pont, vendredi matin, un calamar fraîchement échoué, qu’il prépare aussitôt. Il est temps désormais de préparer le bateau pour la traversée des Canaries ; le vent va forcir et des précautions sont à prendre. L’équipage

Mardi 1e novembre

  Un voilier de 40 pieds montre le bout de son nez. Il navigue à la voile plus vite que nous. Fred fait des bonds sur le pont et menace de rentrer à la nage s’il nous rattrape ! Je lui dis qu’il triche avec, certainement, un moteur en plus de la voile. On sait tous les deux qu’il ne peut pas être qu’à la voile… En début d’après-midi, je reçois un appel VHF de ce voilier qui demande l’autorisation de venir proche de nous pour admirer « le joli voilier de course ». Je réponds : « bien sûr ». Nous, à la voile, presque à l’arrêt, eux, à la voile et au moteur, le bateau se met sur notre bâbord à une trentaine de mètres. Un des équipiers est français et la discussion s’amorce. Nous apprenons qu’ils viennent de Lisbonne, où ils sont restés trois semaines pour attendre une météo favorable et vont au Canaries pour remettre le bateau à son nouveau propriétaire. Anecdote amusante ; un pavillon brésilien flotte sur le 40 pieds, le skipper est de Salvador ; notre destination. Après quelques minutes d’échange, le vent se lève et Terre Exotique s’élance. Nous distançons rapidement nos copains qui se placent dans notre sillage. Une nouvelle nuit s’annonce avec du vent faible à venir. L’équipage

Dimanche 30 octobre

  Terre Exotique appareille de Gibraltar en début d’après-midi. La météo s’annonce bonne pour les 24 premières heures ; avec un vent d’est entre 10 et 15 nœuds et des rafales à 22. Nous tirons un premier bord en direction de l’Afrique, puis empannons au 295° pour un décollage « immédiat ». Le vent forcit : 17, 20, 22 nœuds et rafales à 25, 27. GV haute, génois, ballasts au vent, Terre Exotique accélère, posé sur un rail ; On avance à 12, 13, 16 nœuds et plus sur des surfs. Dans ma bannette, je sens le bateau vibrer, il nous parle. Il pointe du nez ; j’imagine très bien des gerbes d’eau à l’étrave, lécher le balcon avant. C’est pour ce genre de sensation qu’on fait de la voile… Début de matinée, le vent faiblit comme prévu. On empanne vers midi et mettons cap à l’ouest. Un long bord qui nous écarte de la côte avant d’empanner à nouveau et naviguer plein sud. La pétole nous rattrape ; nous marchons entre 4 et 6 nœuds, parfois même au moteur. On en profite pour évaluer finement la consommation de « John John », car nous n’avons que 230 litres de gasoil à bord. L’équipage

Lundi 24 octobre 2022

Nous appareillons de Carthagène en milieu d’après-midi, pour une navigation vers Gibraltar qui s’annonce molle. La météo prévoit un vent d’est de 5 à 10 nœuds pour les premières 24h. Grand-voile haute et génois, nous faisons une moyenne de 5 nœuds. Nous ne battons pas de records, mais au moins, nous avançons. La première nuit se passe sans encombre, tribord amure, accompagnée par quelques dauphins que nous apercevons difficilement, mais entendons parfaitement. Leur souffle, à chaque fois qu’ils respirent est très reconnaissable. Parfois dans la lueur de la lune, nous arrivons à les distinguer. Le début de journée se déroule sereinement avec quelques virements de bord tout de même pour garder la forme. Les dauphins sont de plus en plus présents, ils viennent, par petits groupes, jouer dans l’étrave de Terre Exotique. C’est un spectacle qui nous ravit et me fait penser à quel point il est nécessaire de préserver la mer pour continuer d’en apprécier ses spectacles. Ces dauphins nous accompagnent presque jusqu’à la fin de notre navigation, se faisant plus rares aux abords du détroit de Gibraltar.
En début d’après-midi, le vent nous quitte définitivement. Le pilote automatique, réglé en mode vent, perd la boule. La girouette danse la farandole et fait le tour des secteurs de vent. C’est la fin de la rigolade et le début du bruit assourdissant du moteur. Dorénavant, ce moteur Yanmar est affublé du petit nom de « John John » ! Il nous accompagne jusqu’à Gibraltar, où nous mouillons devant la marina de la ville de « Linéa de la Conception ». Il est trois heures du matin, le 27 octobre 2022. L’équipage

Vendredi 21 octobre 2022

En début d’après-midi, Terre Exotique  accoste au port de la marina du « Yacht Port Cartagena » ; le seul capable, avant Gibraltar, d’accueillir un bateau qui possède un tirant d’eau de 4,5 m. L’après-midi est consacré à faire les formalités d’usage (enregistrement du bateau à la capitainerie, fonctionnement de la marina et de ses commodités), déjeuner en ville, prioriser les interventions techniques à venir et se reposer. L’axe de travail principal s’impose à nous, c’est le pont et toutes les « ficelles » qui permettent de régler les voiles dans les différentes « allures » du bateau. Les aiguilles à épisser vont chauffer… L’écoute de grand-voile est la première à passer entre mes mains. Je dépose l’ancienne (provisoire depuis la première navigation) et la remplace par une toute neuve, jolie… et gaillarde, je l’espère. De son côté, Fred s’attaque à gainer l’intégralité des bastaques et à vérifier tous les serrages d’axes des poulies(nous avons failli perdre celui de l’écoute de GV pendant la seconde navigation de Mahon à Carthagène). Puis, c’est le tour des bosses du rail d’écoute de GV, que l’on rallonge pour utiliser pleinement le chariot. Une première journée de travail bien remplie qui mérite de goûter le vin espagnol et les tapas. Dimanche, nous inversons les écoutes du J2 (voile d’avant à poste) et refaisons épissures, lashing, loop et constrictors. Terre Exotique attrape le regard des marins et suscite la curiosité des badauds. Malheureusement, nous avons trop à faire pour répondre à tous.  Attirées par le bateau, trois jeunes femmes, étudiantes en école de commerce, nous sollicitent pour le visiter. Elles font une pause d’une année dans leurs études, ont acheté un bateau et s’apprêtent à traverser l’atlantique en direction des Antilles. Elles souhaitent sensibiliser les enfants à l’importance de l’écologie. Impossible de refuser leur demande. Elles sont ravies, impressionnées, curieuses et tombent sous le charme de Terre Exotique… Dernière nuit à quai avant d’appareiller le lendemain ; nous en profitons pour déguster l’incontournable paella qui nous ravit les papilles. L’équipage

Mercredi 19 octobre 2022

  Terre Exotique appareille à 12h de Mahon sur l’ile de Minorque. Direction Carthagène, à 280 milles plus au sud, pour une escale qui doit nous permettre de terminer la préparation du bateau. Les premières 24h en mer, nous envoyons le petit, puis le grand génaker, et faisons une moyenne autour des 8 nœuds. Nous profitons de ce moment, car nous savons que cela ne va pas durer. Eole va couper le robinet. Effectivement, le vent faiblit et tourne au sud-ouest; nous sommes au près. Fred décide de mettre une ligne de traine à l’eau ; en plaisantant, je lui précise que j’adore la dorade coryphène… Une heure plus tard, touche !  Fred se précipite sur le balcon arrière, serre le frein du moulinet et remonte la ligne à la volée. En une minute, le poisson est sur le pont dans un seau prévu à cet effet. Coïncidence, il s’agit bien d’une dorade coryphène qui arbore des couleurs splendides, du vert, du bleu et du jaune, les couleurs du Brésil… Aussitôt péché, aussitôt préparé pour la manger. Fred fait les filets pendant que je prépare une marinade pour en manger une partie crue ; le plus gros sera cuit à la poêle avec un peu d’huile d’olive. La seconde nuit se déroule sans encombre, à faible allure, au rythme des quarts de nuit, avec une attention certaine aux routes des bateaux que nous croisons. On arrive à la côte, le trafic se densifie. Deux virements de bord sont nécessaires pour entrer dans le port de Carthagène. Un agent de la Marina nous accueille comme convenu, nous montre la place de port et nous prend les amarres. Il est 13h, le vendredi 21 octobre. Au programme des trois prochains jours : matelotage, tournevis et tapas. L’équipage

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Commentaires
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Rochet Thierry
11 février 2023
Félicitations et admiration devant ton parcours Jean Gui, je ne découvre que maintenant cette admirable aventure, bons vents à toi Thierry