PÉRÉGRINATION AU LAOS
Sur le chemin de la Baie Ma Khaen.
Le marché central, majeur, regorge de matériel électronique de tous genres et de toutes marques, tissus de toute beauté, bijoux d’argent, mais aucune trace de la baie Ma Khaen dans les petits étals d’épices.
Nous maintenons l’objectif nord-est, sur le chemin de l’arbre recherché. Vol pour Luang Prabang.
À l’aube, sur le marché, nous voyons enfin les baies fraîches. Signe que c’est le temps de la récolte dans la région. Comme une évidence… Quelle joie.
L’absence d’interprète nous empêche d’en savoir plus. L’arbre est « la haut », « la haut », Lao ? Mais où ? Impossible d’en savoir plus. Au moins, j’ai en main les baies fraîches. Ce qui nous permet d’en parler à droite, à gauche, dans les cuisines des restaurants… Assez vite, une serveuse nous dit : « ça pousse dans mon village. Nous en consommions tous les jours quand j’étais petite ».
Quel village ? Où ? Comment s’y rendre ? C’est au nord-est, proche de la frontière Vietnamienne. Il faut remonter le Mekong, puis la rivière « Ou », « Nam Ou ».
Nous sommes sur la voie : c’est un beau chemin. Celui de la rencontre et du partage.
Et nous voici au pied du premier specimen, la baie Ma Khaen . Zanthoxylum rhetsa. Enfin, notre guide Khao va nous montrer la technique de récolte.
L’arbre est grand : il culmine à plus de 15 mètres. Les hommes nous montrent leur technique : ils récupèrent des tiges de bambous qu’ils emboîtent afin d’arriver à la longueur voulue.
La Baie Ma Khaen et la cuisine du Laos
Nous sommes invités à partager le repas, poulet à la baie Ma Khaen. Ici, l’homme prend visiblement un grand plaisir à cuisiner. Nous partageons un bon moment, entre vider la poule, préparer la sauce, aromatisée comme il se doit de baie Ma Khaen, leur poivre… 2 bonnes heures de vif plaisir.
Du riz gluant au quotidien : Ils en font des boulettes et le consomment comme du pain. Une famille de 4 à 5 personnes a besoin de 3 tonnes par an. Ici, la culture du riz conditionne le rythme de vie.
Leur culture est majoritairement réservée aux besoins de la famille. Le semis se fait en juin juillet, et la récolte en novembre. Nous sommes en plein milieu de la récolte. Scène de vie de campagne, aucune aide mécanique. Alternance de légumes et de patates douces dans les parcelles…