Le safran, « Shadi avar » ou l’épice de la joie
Khorasan, Nord-est de l'Iran, Février 2017
En Iran, depuis de longs temps, le safran embaume les plats de chaque jour. En dehors des repas, c’est à l’eau du thé qu’il prête ses couleurs infusées.
Un art singulier, une culture unique et exigeante
Extrêmement délicate, sa culture requiert en effet un art méticuleux et une cueillette longue et minutieuse. Ces conditions rigoureuses font du safran l'épice la plus précieuse et la plus onéreuse au monde. L'homme n'a jamais pu reproduire les conditions idéales de température, d’humidité et d’ensoleillement qui accordent à cette fleur mystérieuse et fragile la grâce de son épanouissement.
Elle semble ne daigner éclore que dans le milieu précis qu'elle a choisi.
Aujourd’hui encore, 92% de la production mondiale du safran vient d’Iran, et plus précisément de la région de Khorasan qui assure à elle seule 78% de culture de l' « or rouge ».
C'est dans cette région aux 69 000 hectares de safraniers que nous nous sommes rendus, à la rencontre de l'épice tant convoitée...
De la fleur à l'épice : la production du safran
La récolte du Safran: une récolte très délicate
Une fois récoltée, la fleur ne se conserve pas plus de quarante-huit heures. Un cueilleur récolte 2300 fleurs par heure. Une fois émondées et triées, elles ne représentent que 10 grammes de pistils, 10 grammes d’épice.
Un émondage long et scrupuleux
Elles écartent les pétales du pistil, en extraient la tige et les étamines et réservent précieusement la partie rouge supérieure : le stigmate. Après 200 heures d'émondage scrupuleux, elles auront trié 190 000 fleurs, 5 kilos de fleurs fraîchement récoltées, soit 1 kilo d’épice —> il s’agit de 5 kilos de pistils frais.
Un séchage qui libère les arômes